Selon un sondage publié aujourd’hui, intitulé Le point sur l’alimentation locale – les écoles, campus et établissements de santé s’expriment (2013) les actions pour approvisionner les organismes publics en aliments sains, cultivés localement et de manière responsable prennent de l’ampleur dans pratiquement toutes les provinces et tous les territoires du pays. Et l’appétit va grandissant.

Ce rapport est le premier et unique sondage pancanadien sur le sujet. Pas moins de 239 spécialistes en alimentation et en nutrition œuvrant dans les écoles, les campus et les établissements de santé ont répondu à un questionnaire à propos des avancées de l’approvisionnement local. La recherche révèle qu’un nombre significatif d’organismes publics du pays travaillent sur plusieurs fronts afin d’offrir davantage d’aliments locaux aux étudiants et aux patients.

«J’ai été étonnée de découvrir qu’une transformation du système d’approvisionnement des institutions s’opérait dans les milieux urbains, ruraux et même très éloignés, et ce, un peu partout dans le pays, déclare Joanne Bays, directrice nationale du réseau De la ferme à la cafétéria Canada. Des serres, des jardins et des fermes voient le jour dans les cours d’école, sur les campus et sur les terrains des hôpitaux. Grâce à de nouvelles chaînes d’approvisionnement, les organismes peuvent acheter et offrir des aliments locaux provenant de sources non traditionnelles, comme les marchés fermiers et les coopératives alimentaires. Ces aliments, qui vont du saumon jusqu’aux fraises, se retrouvent dans les cantines scolaires, les aires de restauration universitaires et les plateaux des malades. »

Par ailleurs, la recherche illustre que les types d’actions proposées par les organismes publics varient de façon notable. Les écoles et les campus ont plus tendance à offrir des aliments locaux que les établissements de santé (76 % et 92 % respectivement, contre 66 % pour ces derniers). Ils sont aussi plus enclins à proposer des activités éducatives sur le sujet (90 % et 86 % respectivement, contre 38 % dans les établissements de santé). Les campus et les établissements de santé ont davantage de politiques à cet égard et de contrats avec des fournisseurs locaux (33 % et 29 % respectivement, contre 14 % pour les écoles).

Qu’est-ce qui pousse les organismes publics à adhérer au mouvement de l’alimentation locale? L’étude dévoile un facteur clé de cet élan : une qualité supérieure, dans la fraîcheur, le goût ou la valeur nutritive.

« L’approvisionnement local peut être un excellent moyen d’offrir des aliments attrayants et sains, ce qui bénéficie autant aux collectivités qu’aux économies rurales et à l’environnement. Manger local, c’est bon pour tout le monde », affirme Mary McKenna, Ph.D, professeure de nutrition à l’Université du Nouveau-Brunswick et coauteure de l’étude.

Les principaux freins aux actions à plus grande échelle sont : le manque de politiques sur l’alimentation locale et les contrats en vigueur empêchant l’approvisionnement local.

« Pour promouvoir l’approvisionnement local dans nos institutions publiques, nous souhaitons voir d’autres provinces proposer des politiques sur l’alimentation, tel le projet de loi sur la souveraineté alimentaire déposé par le gouvernement du Québec au printemps dernier. Toutefois, ces politiques se devront d’établir des cibles progressives précises. Si les gouvernements diffusent un message clair aux institutions pour qu’elles achètent localement, les producteurs vont s’organiser pour offrir des prix concurrentiels », indique Isabelle St-Germain, directrice générale adjointe d’Équiterre.

Le rapport conclut que le temps est venu pour que le réseau De la ferme à la cafétéria, l’organisation nationale dédiée à la promotion de l’alimentation locale dans les institutions publiques, fasse de nouveaux pas dans la diffusion de ses programmes d’achat local. Parmi les aventures à suivre, notons la poursuite de la recherche, le partage d’information et de ressources, le soutien à la reprise de pratiques prometteuses et l’appui aux politiques sur le sujet.

« Nous nous sommes lancés dans ce projet en tant que représentants de divers groupes et organisations et nous en ressortons non seulement avec des données montrant ce que les institutions font pour intégrer davantage d’aliments locaux dans leurs établissements, mais également avec un renforcement de notre réseau national De la ferme à la cafétéria et une foule d’idées et de ressources à notre disposition pour contribuer à l’avancement de nos activités partout au Canada », dit Roxana Atkinson, chercheuse pour De la ferme à la cafétéria Canada.

L’étude a été menée par les chercheuses Mary McKenna et Roxana Atkinson (Université du Nouveau-Brunswick), avec la collaboration de Joanne Bays (De la ferme à la cafétéria Canada), Dana Lahey (Sierra Youth Coalition), Brendan Wylie Toal (My Sustainable Canada) et Murielle Vrins (Équiterre).

 

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