Façons dont le mouvement De la Ferme à l’école soutient l’action climatique

Photo : Skeetchestn Community School garden, Kamloops, C.B.


Chez De la ferme à la cafétéria Canada, nous avons beaucoup réfléchi au rôle que les programmes d’alimentation scolaire peuvent jouer dans l’action climatique.
Après tout, la façon dont les aliments sont traités tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire a une incidence sur notre consommation d’énergie, notre usage de plans d’eau et de terres, les émissions de gaz à effet de serre et la qualité des sols.

La Commission EAT-Lancet affirme que l’alimentation est le levier le plus puissant pour optimiser la santé humaine et la durabilité environnementale (article en anglais). L’organisation Food Tank a récemment publié un article de blogue (en anglais) sur la façon dont l’action climatique peut commencer à chaque repas.

Quelle est l’incidence des écoles dans tout cela?

Nous savons, grâce à la collecte de données probantes, que l’approche De la ferme à l’école favorise la santé publique, l’éducation, le développement économique communautaire, les liens communautaires et l’environnement. 

Nous savons aussi que ces résultats ne s’appliquent pas en vase clos, et que lorsque nous appuyons la santé des élèves par des décisions intentionnelles, que ce soit par l’achat d’aliments ou la conception de programmes d’études, nous pouvons mieux soutenir la santé des gens et de la planète en même temps.

Et nous avons pu directement constater comment les programmes De la ferme à l’école peuvent favoriser un environnement sain, par la façon dont nous mangeons, la façon dont nous pensons et la façon dont nous agissons.


La façon dont nous mangeons

Les élèves ne sont pas ceux qui décident de l’approvisionnement en aliments pour leurs services de repas, les cafétérias d’école ou leurs programmes de nutrition. Par conséquent, ceux qui prennent ces décisions ont une importante responsabilité. Heureusement, nous pouvons choisir de servir dans les écoles des aliments qui nourrissent les jeunes et soutiennent les agriculteurs et autres producteurs d’aliments locaux.

En fait, The Lancet (en anglais) explique que les écoles peuvent utiliser leur pouvoir d’achat pour appuyer les systèmes alimentaires durables. Par ailleurs, un récent rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) intitulé Public Food Procurement for Sustainable Food Systems and Healthy Diets (achats publics d’aliments pour des systèmes alimentaires durables et des régimes alimentaires sains) décrit les achats publics d’aliments comme un moyen important de « changer la donne » pour appuyer et promouvoir des systèmes alimentaires plus durables.

Comme le soulève Joshna Maharaj dans son livre, Take Back the Tray : Revolutionizing Food in Hospitals, Schools and Other Institutions (reprenons l’alimentation en main : la révolution des aliments dans les hôpitaux, les écoles et autres établissements) : [traduction] « Les établissements publics sont parfaitement placés pour mener les efforts de soutien à l’agriculture régénératrice en investissant leurs fonds de budget alimentaire dans des fermes et des agriculteurs qui cultivent de cette manière. » (p. 25)

Grâce à des établissements publics comme les écoles, nous pouvons réunir de nombreux acteurs à l’échelle locale. Les programmes De la ferme à l’école permettent notamment de favoriser des liens solides entre les écoles et les agriculteurs, contribuant ainsi à la mise en place de systèmes alimentaires régionaux résilients.

Et quand nous appuyons les fermes locales, nous soutenons non seulement les producteurs locaux qui prennent soin de la terre, mais nous raccourcissons aussi la chaîne d’approvisionnement alimentaire et réduisons les kilomètres de transport des aliments. C’est ce que souligne le document de travail de Sécurité alimentaire Canada (SAC), qui décrit comment une alimentation scolaire saine peut appuyer tous les Objectifs de développement durable (ODD). La Coalition pour une saine alimentation scolaire saine a également offert un aperçu de la façon dont les ODD et les programmes d’alimentation scolaire peuvent se renforcer mutuellement.

Le document de SAC fait remarquer que l’objectif des mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques « peut être soutenu par les programmes d’alimentation scolaire de plusieurs façons. En effet, ces programmes peuvent : contribuer à l’élaboration de menus sains pour les enfants et pour la planète; permettre de mieux faire connaître l’impact de nos choix alimentaires; permettre d’accroître la sensibilisation de la collectivité aux émissions de gaz à effet de serre; promouvoir la réduction du gaspillage alimentaire; fournir un marché durable et respectueux du climat pour les produits agricoles; et apprendre aux élèves et à leur entourage comment cultiver des aliments de façon durable. (p. 23)

Ce qui est servi dans les écoles est important, non seulement pour la santé des élèves, mais aussi pour celle de la planète – fait de plus en plus reconnu.

Une étude de cas de Friends of the Earth (en anglais) révèle comment un district scolaire a pu réduire considérablement son empreinte carbone et eau en remplaçant une partie de ses achats de viande, de volaille et de fromage par des protéines végétales.

Les gouvernements en prennent note. Un projet de loi introduit aux États-Unis en 2021 (en anglais) vise à financer des options de plats principaux à base de plantes pour les élèves qui sont plus saines, plus respectueuses du climat et plus appropriées sur le plan culturel que les choix actuels.

Dans le cadre d’une stratégie nationale en matière d’alimentation (en anglais) au Royaume-Uni, on recommande d’inclure 30 % de plus de fruits et légumes et 30 % de moins de viande dans les régimes alimentaires britanniques et de faire en sorte que les repas du secteur public, y compris ceux servis dans les écoles et les hôpitaux, reflètent une alimentation saine et durable.

Une option conforme à la vision De la ferme à l’école consiste à faire participer les élèves aux décisions d’achat et dans le choix des aliments servis à l’école au moyen d’une planification des menus ou de conversations sur le service de repas.


La façon dont nous pensons  

Les écoles préparent les élèves à réussir dans la vie en leur enseignant de nombreuses compétences utiles. Au-delà de toutes les compétences vitales que permet l’éducation à l’environnement et à l’alimentation, ce type d’apprentissage à l’école peut servir de tremplin pour l’acquisition d’attitudes respectueuses de l’environnement.

Le document de recherche de l’Université Queen’s, intitulé Promoting Environmental Stewardship through gardens : A case study of children’s views of an urban school garden (promouvoir la gérance de l’environnement par les jardins : une étude de cas sur les perspectives qu’ont les enfants d’un jardin scolaire urbain), décrit les résultats d’une étude portant sur la manière dont un programme de jardins scolaires dans une école primaire publique a favorisé le sens de gérance de l’environnement chez les élèves.

« Le fait de favoriser les liens des enfants avec la nature pour développer leur sens de la gérance de l’environnement est un moyen important de réparer les dommages causés à la planète par la consommation humaine et notre incapacité collective à établir des liens avec le monde naturel, soulève le résumé de l’article. Les programmes de jardins scolaires constituent un important moyen potentiel pour promouvoir le sentiment de connexion des enfants avec la nature. »

Les intervenantes et intervenants dans les écoles avec lesquelles nous travaillons sont du même avis. Sur notre blogue, la Loughborough Public School mentionnait (en anglais) que le changement climatique, la réconciliation et la faim peuvent tous être abordés dans le jardin et autour de la table de cuisine.

Outre les avantages liés à l’apprentissage de l’environnement et à la culture des aliments par les élèves, l’écologisation de la propriété de l’école a bien sûr une incidence positive en soi. Notre récent article sur les forêts nourricières ne saurait être un meilleur exemple de la manière dont les écoles peuvent soutenir directement les terres qui les entourent.

Vous trouverez sur notre blogue de nombreuses autres histoires de jardins scolaires et de projets d’écologisation qui inspirent les élèves.

La sage scientifique, Jane Goodall, Ph. D., connaît également le potentiel des écoles. Depuis des années, elle associe les écoles à son travail de plaidoyer en faveur d’une approche plus durable de la culture et de la consommation des aliments. Le populaire programme Roots & Shoots (en anglais) invite les élèves du secondaire de Toronto à « concevoir ensemble des projets communautaires qui mèneront à un système alimentaire plus durable et qui réduiront notre empreinte carbone. ».


La façon dont nous agissons

Les attitudes écologiques mènent à des choix écologiques.

La Coalition pour une saine alimentation scolaire a expliqué que des programmes alimentaires scolaires bien conçus peuvent offrir aux élèves une excellente occasion d’apprendre, de manière pratique, à choisir des aliments locaux et durables, à réduire au minimum le gaspillage alimentaire et à composter.

Nous le savons également grâce à notre propre travail d’évaluation. Notre évaluation du programme De la ferme à l’école : le Canada,  une terre fertile! a révélé que 95 % des écoles participantes ont indiqué que les élèves avaient une meilleure connaissance du jardinage, de l’agriculture et de l’environnement, et que 91 % des écoles se sont reconnues comme des chefs de file parmi les autres établissements en matière d’approvisionnement en aliments durables et locaux. Pour en savoir davantage sur ces importantes répercussions, cliquez ici.

Un article d’Inside Climate News (en anglais) explique comment le fait d’enseigner aux élèves l’origine des aliments fait partie de la solution au problème du gaspillage alimentaire. Le gaspillage alimentaire (article en anglais), bien sûr, est une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre et il est continuellement reconnu comme un moyen clé de lutter contre le changement climatique (en anglais).

La Coalition pour une saine alimentation scolaire a également expliqué que grâce à la planification et à une infrastructure appropriées, les programmes d’alimentation scolaire pourraient réduire les effets environnementaux négatifs en facilitant la réduction et la gestion des déchets alimentaires. La recherche de la Coalition réitère ce qui suit : « Lorsque les élèves sont impliqués dans l’apprentissage des systèmes alimentaires, ils sont mieux informés sur l’environnement et leur santé et sont mieux à même de réaliser des changements. »

 

Les programmes d’alimentation scolaire peuvent donc non seulement contribuer à réduire les déchets dans les écoles elles-mêmes, mais aussi à sensibiliser la prochaine génération à ces enjeux.

Le diagramme sur le potentiel de l’alimentation scolaire (en anglais) de Sustain Ontario illustre l’interdépendance de toutes ces questions et la façon dont les programmes d’alimentation scolaire qui appliquent l’approche De la ferme à l’école favorisent la santé et le mieux-être des élèves grâce à 1) une meilleure connaissance des aliments, 2) un accès accru à des aliments sains et 3) l’approvisionnement en aliments de qualité dans les écoles, ce qui a de nombreuses répercussions sur les conditions climatiques. Par exemple, les programmes d’alimentation scolaire peuvent favoriser l’intérêt pour les questions d’environnement et de sécurité alimentaire, les attitudes écologiques, l’intérêt pour les aliments locaux et la sensibilisation au système alimentaire.

De la façon dont nous achetons, cultivons et consommons les aliments, à la façon dont nous gérons les déchets alimentaires et, plus généralement, à la façon dont nous pensons à notre place dans le monde qui nous entoure, les écoles ont un rôle à jouer à chaque étape du processus. Nous pensons que les programmes De la ferme à l’école peuvent être un principal catalyseur.

Ressources utiles pour les enseignantes et enseignants :
  • La Liste de ressources Bon pour nous et notre planète : De la Ferme à la cafétéria Canada.  
  • Le Sustainable Food Curriculum Guide, guide en anglais du programme de compétences alimentaire de l’Institut Jane Goodall (Canada), décrit les mesures que les élèves peuvent prendre – toutes des mesures que les programmes De la ferme à l’école facilitent.
  • La Trousse d’action anti-gaspillage de la Commission de coopération environnementale, qui contient plus de 70 activités visant à inciter les jeunes à prévenir le gaspillage alimentaire.
  • Le Guide alimentaire en faveur de l’action climatique de l’organisation Aliments pour tous NB offre une compréhension nuancée de l’incidence des systèmes alimentaires sur le changement climatique et de la manière dont ces derniers peuvent être utilisés comme leviers pour un changement positif.

Nous vous encourageons également à consulter la section sur l’environnement de notre blogue, qui présente de nombreuses ressources et des témoignages d’élèves et d’enseignants d’écoles de tout le pays qui appuient l’environnement par l’entremise d’efforts inspirants de la ferme à l’école.