
Dans le système des pensionnats indiens, la nourriture était utilisée pour contrôler, assimiler et nuire aux enfants autochtones, en remplaçant leur alimentation traditionnelle par des rations de mauvaise qualité, ce qui a contribué à leur causer des traumatismes à long terme et à les couper de leur culture.
Aujourd’hui, de nombreuses communautés autochtones continuent de faire face à l’insécurité alimentaire, conséquence directe de la colonisation et de la perturbation des systèmes alimentaires. Le graphique ci-dessous, démontre qu’en 2022, 40,1 % des enfants de moins de 18 ans s’identifiant comme autochtones vivaient dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire. (Un chiffre à peine inférieur à la réalité frappante selon laquelle 46,3 % des enfants noirs vivaient dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire). [Référence – Li T, Fafard St-Germain AA, Tarasuk V. (2023) Household food insecurity in Canada, 2022. Toronto: Research to identify policy options to reduce food insecurity (PROOF). Extrait de https://proof.utoronto.ca/]

L’alimentation est profondément liée à la terre, à la culture et à l’identité. L’alimentation est un remède. Nous avons tous des histoires liées à l’alimentation dans nos vies. Soutenir les savoirs alimentaires autochtones dans les écoles ne se résume pas à ce qu’il y a dans l’assiette ; il s’agit de respect, de relations et de rematriation.
Nous constatons une tendance à intégrer davantage les voix et les connaissances autochtones dans les programmes d’alimentation scolaires. Parmi les éléments importants que nous observons dans ces programmes, citons : le rapprochement des élèves avec les savoirs alimentaires locaux, fondés sur la terre, et avec la communauté ; la prise de mesures pour inclure les aliments traditionnels autochtones dans les programmes ; et les initiatives visant à sensibiliser les organisations, les écoles, le personnel et les élèves à l’histoire coloniale de l’alimentation au Canada.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre plus large des initiatives visant à fournir des aliments locaux aux écoles, mais elles mettent l’accent sur la vérité, la justice et la souveraineté alimentaire autochtone.

Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et constitue une occasion importante de réfléchir, de planifier et de s’engager à prendre des mesures, en tant qu’individus et communautés, en faveur de la vérité et de la réconciliation, au cours de l’année à venir. En tant que membre d’une communauté alimentaire scolaire, vous pouvez soutenir les programmes et les initiatives alimentaires autochtones dans les écoles en prenant les mesures suivantes : Établir des relations avec les communautés et les producteurs autochtones locaux, dans la mesure du possible ; Intégrer les aliments traditionnels dans la planification des repas en consultation avec les partenaires autochtones ; Créer un espace d’apprentissage en intégrant les récits liés à l’alimentation, l’histoire et la vérité, ainsi que les voix autochtones dans vos programmes.

La réconciliation dans l’alimentation scolaire ne consiste pas seulement à servir du pain banique, une fois par an. Il s’agit d’une responsabilité à long terme, d’une écoute active et de la création d’un espace pour nourrir et éduquer les jeunes.
Nous vous invitons à visiter notre site web Savoirs alimentaires autochtones dans les écoles pour découvrir des récits, des outils et d’autres ressources liés aux programmes d’alimentation scolaires dans les communautés autochtones.