L’école secondaire Lacombe Composite High School (LCHS), en Alberta, a un remarquable club appelé EcoVision qui inspire les élèves et les outillent pour devenir des éco-leaders. Le club encadre des projets étudiants qui visent à améliorer la qualité de l’air, du sol et de l’eau et qui constituent un excellent exemple du programme de la ferme à l’école en action.

Tous les projets du club sont axés sur trois piliers : (1) l’environnement (2) l’éducation et (3) la communauté.

Alors, quels genres de projets réalise-t-on au club EcoVision? Ces cinq objectifs les résument bien :

  1. aménager une classe en plein air, un jardin et une forêt comestible;
  2. maintenir nos projets de compostage, d’énergie solaire, de recyclage et de serre;
  3. améliorer la serre et l’aire de permaculture communautaires;
  4. sensibiliser et informer les gens sur nos projets et les problèmes environnementaux;
  5. faire équipe avec la communauté et d’autres groupes scolaires pour encourager les actions environnementales comme le recyclage, le jardinage et l’embellissement.

Au cœur du mandat d’EcoVision se trouvent l’implication et le leadership étudiants. Les élèves participent à chaque étape des projets du club. De la naissance à la conclusion du projet, ce sont les élèves qui mènent. Ils font tout : ils aménagent les planches de jardin, cultivent les légumes, font de la recherche, gèrent le site Web, font la comptabilité et rédigent les demandes de subvention.

Depuis 2006, le club a installé un système solaire sur le toit de l’école, a construit et entretenu des systèmes de compostage, a établi un programme d’apiculture, a construit une serre géothermique et a ajouté un système d’aquaponie à la serre. De plus, les élèves surveillent les programmes de recyclage, réalisent des campagnes de sensibilisation comme « février sans déchets », dirigent les activités courantes comme la culture de plantes (pour la cafétéria ou comme collecte de fonds), font des visites guidées de leurs installations et créent des outils de communication.

Regardez cette vidéo (en anglais seulement) pour en savoir plus sur la serre et en voir la construction! https://www.youtube.com/watch?v=5M8wx78v20I

Parmi ses plus gros projets, le club a construit une serre de pointe en collaboration avec plusieurs partenaires communautaires en 2012. L’objectif du club est de cultiver tous les fruits et légumes nécessaires pour la cafétéria et de partager le surplus avec la communauté.

Grâce à leurs projets d’apprentissage pratiques, les élèves d’EcoVision terminent leurs études secondaires avec des compétences de vie inestimables, une expérience en gestion de projets et une compréhension profonde de la nature circulaire de nos environnements. Ils savent aussi faire pousser leur propre nourriture!

Le club est dirigé par Steve Schultz, enseignant et conseiller auprès d’EcoVision. Steve a déjà été nommé citoyen de l’année à Lacombe et a reçu le prix d’excellence en éducation du premier ministre. Sa passion pour l’éducation environnementale, ainsi que celle des élèves, est évidente dans la série de vidéos publiées (en anglais seulement) sur le site Web du club. On y trouve également une liste de ressources sur l’environnement et le jardinage, ainsi que des possibilités de subvention!

QUESTIONS ET RÉPONSES

Que fait l’école LCHS pour réaliser un tel exploit et quels conseils le club EcoVision a-t-il à donner aux autres communautés scolaires? Vous trouverez les réponses à ces questions ci-dessous dans notre entretien avec Steve Schultz (SS) et dans les excellents vidéoclips mettant en vedette ses élèves.

Parlez-nous un peu plus de votre école et de votre communauté.

SS : L’école Lacombe Composite High School se trouve dans un petit village situé au centre de l’Alberta, à mi-chemin entre Edmonton et Calgary. On y dénombre environ 850 élèves, dont 10 à 20 font partie du club.

Regardez cette vidéo pour découvrir pourquoi Lacombe est l’une des écoles les plus vertes au Canada!

L’objectif premier du club EcoVision est de réduire notre empreinte écologique. Par ses activités quotidiennes, le club a vraiment aidé à inculquer une attitude respectueuse de l’environnement dans l’ensemble de la communauté scolaire, attitude qui s’est déjà répandue dans la communauté grâce à de nombreux partenariats et qui a attiré assez d’attention. En fait, nous avons figuré parmi les finalistes du prix Alberta Emerald Award dans la catégorie éducation et nous avons été reconnus parmi les écoles les plus vertes au Canada!

Lorsque le club a pris de l’ampleur, les membres de la communauté ont voulu s’impliquer, alors le nombre de projets que nous pouvons réaliser a augmenté.

Comment le club EcoVision a-t-il pris naissance?

SS : « Les belles paroles ne valent rien. » Voilà ce que j’ai dit à un groupe d’élèves de 10e année il y a plus de dix ans. Trois ans plus tard, en 2006, une des élèves qui était dans cette classe m’a approché pour me dire qu’elle voulait « faire une différence » : elle voulait que l’école soit autonome en électricité, et ce en la faisant passer à l’énergie solaire.

Je lui ai dit qu’elle devait : 1) trouver un groupe d’amis, 2) formuler un énoncé de vision et 3) établir un plan. Après seulement une semaine, elle avait réuni 13 élèves qui ensemble avaient créé un énoncé de vision que nous utilisons depuis ce jour en 2006. Comme premier projet, le groupe voulait aménager un réseau solaire sur le toit de l’école. Les élèves ont passé trois ans à recueillir des fonds (même de porte à porte) et ont ramassé suffisamment d’argent, soit 40 000 $, pour installer un réseau de 6 kilowatts! Ce projet initial est devenu l’inspiration pour EcoVision et la quinzaine d’éco-projets qui ont suivi. Comme vous pouvez le voir, le club est animé et dirigé par les élèves depuis ses tout débuts!

À quels projets travaillez-vous maintenant?

Regardez cette vidéo pour en savoir plus sur le projet BEE WISE.

SS : Nos projets actuels sont Roofs 4 Kids (nous construisons un jardin-terrasse avec un sanctuaire pour chèvres), BEE WISE (un programme d’apiculture) et la serre.

Malheureusement, bon nombre de nos activités ont été mises en veilleuse à cause de la pandémie. Nous avons toutefois pu garder nos élèves d’EcoVision occupés en transférant certains projets et activités en ligne.

Par exemple, nos élèves ont commencé à faire pousser des plantes pour une vente en ligne au profit de la banque alimentaire de Lacombe. Une proportion de 15 % des profits sera versée à la banque alimentaire et le reste de l’argent ira à EcoVision.

Nous avons aussi fait équipe avec certains magasins et restaurants pour mettre sur pied une boutique en ligne à l’appui de notre programme. Nous y vendons divers articles – miel, lait, plantes grasses et semences. Cette initiative a permis à nos élèves d’acquérir une précieuse expérience en entrepreneuriat.

Les élèves d’EcoVision ont aussi été tenus occupés par des réunions périodiques, la gestion du site Web et des cours supplémentaires.

Par ailleurs, nous avons reçu une formidable offre d’un organisme appelé Verge Permaculture, qui développe actuellement un cours en ligne pour permettre aux élèves de concevoir leurs propres jardins et leurs futures maisons en s’inspirant des pratiques et systèmes qui existent dans la nature. Le programme regroupe trois volets essentiels, à savoir la collecte d’eau, la création d’un sol sain et la récupération ou l’utilisation de l’énergie disponible.

Le club prépare aussi des cours virtuels d’apiculture pour le grand public. Les élèves espèrent élargir leur capacité à répondre aux besoins des résidents du centre de l’Alberta en matière d’apiculture.

Pouvez-vous nous parler un peu plus de votre serre révolutionnaire?

SS : La serre s’est révélée un excellent projet qui a suscité beaucoup d’enthousiasme chez les élèves. C’est une serre tropicale et nous sommes fiers de dire qu’elle est presque « net zéro », c’est-à-dire qu’elle produit toute l’énergie dont elle a besoin grâce à des systèmes écologiques. Elle est dotée d’une batterie géothermique souterraine, et sa température est aussi gérée par un système de ventilation qui fonctionne de façon automatique avec la cire d’abeille. Nous avons aussi un aquarium pour tilapias qui agit comme puits thermique.

Dans la serre, nous faisons pousser des bananiers, citrons, avocats, tournesols, ananas, poivrons, plantes grasses, figuiers et fines herbes. Nous visons à produire beaucoup des fruits et légumes utilisés dans la cafétéria de l’école.

Cette vidéo animée par un élève, Darcey Cunningham, permet de faire une visite guidée de la serre. Et dans cette courte vidéo, une élève montre de près le système d’aquaponie et en explique le fonctionnement. Pour la serre, la prochaine phase consiste à peaufiner la conception intérieure et à créer une salle de classe en plein air et un jardin.

Comme pour tous nos projets, les élèves sont impliqués à chacune des étapes, y compris la recherche, le financement et la construction. Et la serre s’est révélée un excellent outil d’engagement communautaire : nous avons beaucoup de bénévoles enthousiasmés et avons établi de nombreux partenariats formidables dans la communauté.

Comment arrivez-vous à organiser et à maintenir les projets au fil du temps?

SS : Les élèves entreprennent différents projets qui les intéressent. Certains pourraient s’occuper du vermicompostage tandis que d’autres pourraient se trouver dans le jardin ou la serre. Ce sont les élèves qui mènent tout, y compris trouver les idées de projet et faire la recherche initiale.

Nous avons un cycle de vie de trois ans avec les élèves, alors nous adoptons un projet pour chaque cycle triennal et plusieurs projets annuels à l’intérieur du cycle, comme notre projet permanent de jardin scolaire. La construction de la serre a cependant été un projet à long terme.

De nombreux élèves et bénévoles dévoués travaillent fort pour arroser et entretenir les plantes à l’intérieur et à l’extérieur de la serre. Nous utilisons la nourriture que nous récoltons dans la cafétéria de l’école et nous donnons beaucoup de légumes-feuilles frais. Nous essayons sans cesse de nouvelles plantes : nous avons planté des arbres fruitiers pour que notre verger soit prêt pour les élèves et la communauté dès l’été prochain.

Comment financez-vous les divers projets?

SS : C’est vraiment une question de partenariats communautaires et de recherche de subventions. Nous bénéficions aussi d’un très bon soutien de la municipalité. Pour le programme BEE WISE par exemple, nous avons approché la municipalité de Lacombe et obtenu la permission de faire un projet pilote, après quoi nous avons reçu une subvention Youth Environmental Engagement Grant qui nous a mis en contact avec la fondation Emerald. Ces fonds nous ont permis d’acheter des ruches et d’aménager un nouveau jardin de pollinisateurs.

Quel est l’impact de vos programmes?

SS : Nous constatons un énorme impact chez les élèves. L’apprentissage par projet est un excellent moyen d’acquérir des compétences, et les projets donnent aux élèves un profond sentiment d’accomplissement. Leur enthousiasme est palpable.

Une des élèves manifeste sa fierté dans cette vidéo : « Je suis tellement excitée! C’est chouette de pouvoir dire à tout le monde que notre école a une serre. Lacombe, ce n’est pas une très grande ville, mais nous avons une serre et nous avons accompli beaucoup de choses dans nos clubs. Notre comité de leadership est tellement bon. Nous travaillons tellement fort. Nous avons vraiment un groupe exceptionnel à notre école en ce moment et nous avons tellement accompli grâce à lui, et la serre n’est qu’une preuve de tout ce qu’on peut faire comme école et comme communauté. »

Nous constatons aussi de nettes retombées environnementales, comme les économies d’énergie réalisées grâce à l’installation les panneaux solaires ou la collecte de déchets organiques auprès des services alimentaires pour notre programme de compostage. Durant le premier mois, nous avons récupéré 125 kg de déchets!

Dans la vidéo ci-dessous, les élèves du club EcoVision nous parlent eux-mêmes des réussites des programmes EcoVision et d’agriculture.

Pouvez-vous nommer certains des facteurs de réussite du club?

Les élèves d’EcoVision nous parlent de leurs clés du succès :

Parmi les aliments que vous cultivez, quels sont vos préférés?

Les élèves parlent des aliments et produits qui leur apportent le plus grand bonheur :

Quels genres de défis votre club a-t-il eu à relever?

Les élèves parlent de certains de leurs plus grands défis :

Mais les défis cachent parfois des cadeaux! Voici certaines des leçons positives tirées de leur expérience :

Auriez-vous quelques derniers conseils à donner à ceux et celles qui souhaiteraient mettre en œuvre des projets semblables?

Steve Schultz nous donne ses meilleurs conseils dans cette vidéo où il explique qu’il « ne faut pas sous-estimer l’importance de l’implication des élèves, du bénévolat et de la recherche ».

Dans cette dernière vidéo, Steve explique les projets d’avenir de Lacombe :

L’équipe de l’école serait heureuse de vous faire part de ses pratiques exemplaires et plans. Si vous souhaitez communiquer avec Steve ou la communauté EcoVision, visitez le site Web

http://lchsecovision.weebly.com/ ou contactez Steve directement. 

Nous remercions très sincèrement Steve, Janet (coordonnatrice communautaire d’EcoVision) et tous les élèves qui ont contribué à cette étude de cas!