De la ferme à l’école au Nouveau-Brunswick en bonne compagnie

Harvesting Potatoes at Bernice MacNaughton High School, Moncton NB / Récolte de pommes de terre, école secondaire Bernice MacNaughton, Moncton, N.-B.

Lorsque Rachel Schofield Martin accepta pour la première fois le mandat d’exploiter la cafétéria de son école, l’un de ses plus grands défis fut d’assurer la livraison des aliments. Elle avait obtenu l’approbation de son administration, le soutien de son district scolaire et la coopération de son cuisinier. Elle avait même dressé une liste d’agriculteurs du voisinage qui étaient très heureux de lui vendre leurs produits. 

Toutefois, ce dont elle ne disposait pas, c’était d’un moyen fiable pour se faire livrer ses carottes et ses oignons à la cafétéria à partir de la ferme. Les premiers jours du programme, Mme Schofield Martin se rendait aux fermes elle-même le matin pour cueillir et rapporter ses carottes et ses oignons à son école Blanche-Bourgeois de Cocagne. Cette façon de faire fonctionnait, mais elle n’était pas durable à long terme. 

C’est une préoccupation qui touche probablement beaucoup d’enseignants, d’administrateurs et de bénévoles qui s’efforcent de fournir des aliments plus frais et plus sains aux élèves. La distribution des aliments est un élément absolument essentiel aux systèmes alimentaires locaux, mais il s’agit aussi « vraiment de l’une des pièces les plus difficiles du casse-tête », explique Kelsey Wilson, coordinatrice du programme De la ferme à l’école au Nouveau-Brunswick. 

Mme Wilson a été embauchée cet automne dans le cadre d’un effort conjoint du réseau De la ferme à la cafétéria Canada et du Réseau d’action sur la sécurité alimentaire du Nouveau-Brunswick pour développer un réseau provincial liant la ferme à l’école. Le réseau provincial est dirigé par un comité consultatif dont Mme Schofield Martin fait partie.

Huit écoles de la province ont reçu une subvention allant de huit mille à dix mille dollars pour aménager un buffet à salade dans leur cafétéria, rempli de produits provenant des agriculteurs locaux. Toutes les écoles offrent aussi un certain volet éducatif : cours de cuisine, visites à la ferme ou installations de culture en serre et en jardin. 

« C’est la première fois que le réseau De la ferme à la cafétéria Canada appuie la création d’un réseau provincial De la ferme à l’école dans le Canada Atlantique, indique la directrice nationale Joanne Bays. Nous nous inspirons de l’expérience acquise par des organismes régionaux multiples pour créer et relier les initiatives De la ferme à l’école autant sur les plans de la programmation, des politiques que de la recherche en matière alimentaire effectuées à travers le pays », ajoute-t-elle. Le travail réalisé au Nouveau-Brunswick fait également partie d’une initiative nationale appelée Nourrir l’avenir de nos écoles financée par le gouvernement fédéral dans le cadre du projet COALITION (Connaissances et action liées pour une meilleure prévention) du Partenariat canadien contre le cancer. « Ensemble, nous décuplons les efforts pour augmenter le nombre d’aliments sains, produits localement et de façon durable dans l’assiette et l’estomac des élèves, ce qui permet du coup de mieux nourrir leur esprit », poursuit Mme Bays. 

Au Nouveau-Brunswick, ajoute Mme Wilson, les gens ont la chance de tirer parti du travail continu déjà accompli à travers la province.

Citons, par exemple, Le Réseau des cafétérias communautaires inc., un organisme que Mme Schofield, avec beaucoup d’aide, a créé pour étendre l’action déjà en cours à l’École Blanche-Bourgeois. En 2013, une coopérative d’agriculteurs de la région, La Récolte de Chez Nous, a reçu 168 000 $ de subvention pour créer une filiale, la Terroir Foods & Agrimarketing Inc. (TFA) qui coordonne l’achat et la distribution d’aliments locaux aux écoles en nombre croissant qui sont membres de ce Réseau

Les écoles qui font partie du réseau De la ferme à l’école au Nouveau-Brunswick participent aussi à ce programme. Nicole Comeau est une agente communautaire à l’école Clément-Cormier et à l’école Dr-Marguerite-Michaud de Bouctouche. Quand ses collègues enseignants et elle-même ont déposé une demande de subvention qui exigeait qu’un partenariat soit établi avec des producteurs locaux, « nous avons tout de suite pensé à TFA (Terroir Foods and Agrimarketing Inc.), dit-elle. C’était le partenaire idéal pour assurer la réussite de notre projet ».

« C’est tellement simple : on achète tous les produits à un seul et même endroit, explique Mme Comeau. De plus, s’ils n’ont pas un produit dont on a besoin, ils se tournent vers les agriculteurs locaux pour savoir s’ils peuvent l’obtenir. Cela nous épargne beaucoup de soucis. »

Mme Comeau ajoute que l’école, grâce à l’argent de la subvention, pourra élargir son projet d’horticulture et possiblement cultiver certains légumes toute l’année.

« L’intérêt d’offrir des aliments plus sains dans les écoles du Nouveau-Brunswick est nourri depuis plusieurs années déjà », mentionne Roxana Atkinson, directrice générale du Réseau d’action sur la sécurité alimentaire du Nouveau-Brunswick.

Mme Atkinson fait référence à la politique 711 qui établit des normes liées aux choix d’aliments accessibles dans les écoles publiques et au Cadre d’action de la Santé publique en nutrition. Ce Cadre constitue une approche coordonnée de promotion de la bonne alimentation dans l’ensemble du système de soins de santé sous la direction du ministère de la Santé de la province. 

Mme Atkinson souligne que de nombreux projets n’ont pas obtenu le financement demandé. Néanmoins, la création d’un réseau provincial permettra, selon elle, d’examiner des façons d’aider à mettre les initiateurs en lien avec l’information disponible, des partenaires possibles à travers la province et des possibilités de financement qui permettraient le démarrage d’un plus grand nombre de projets.

« Les initiatives De la ferme a l’école émergent dans tout le Nouveau-Brunswick parce qu’elles ne font pas que s’ajouter aux efforts qui consistent à améliorer l’accessibilité à des aliments plus sains dans les écoles, mais elles visent également à soutenir les économies et les systèmes alimentaires locaux », soutient Mme Atkinson. 

Pour le réseau De la ferme à la cafétéria Canada, il s’agissait d’une grande priorité dans ses efforts pour créer un réseau De la ferme à l’école au Nouveau-Brunswick considérant que les bénéficiaires de subvention étaient tenus de trouver des partenaires du monde agricole. 

Matthew Nicoll, l’agent communautaire de Cambridge Narrows, une petite école primaire située à environ une heure de Fredericton, a déclaré lorsqu’il a rejoint les deux fermes locales Jemseg River Farms et Young’s Family Farm que les producteurs « étaient presque impatients qu’on aille les trouver ».

« Ils étaient franchement enthousiastes, déclare M. Nicoll. Tout est vraiment positif jusqu’à maintenant. »

L’an dernier, lorsque Chartwells, le fournisseur de services alimentaire de l’école, a réduit le service de cafétéria de quatre à trois jours par semaine, l’école a créé un programme alimentaire intitulé Fresh For You. Il comprend un buffet à salade, un plat principal, une pomme et un verre de lait. 

Au début, tous les aliments, sauf les pommes, provenaient de Costo, affirme M. Nicoll. Maintenant, ses partenaires agricoles lui fournissent les laitues, les zucchinis, les concombres, les poivrons, les tomates cerises, les carottes et les pommes de terre. Le programme Fresh For You est presque entièrement de source locale. Une partie de la subvention sert également à payer les visites à la ferme avec les élèves, un autre aspect important du programme De la Ferme à l’école.   

« Tout tourne autour de la consommation d’aliments excellents et d’occasions d’apprendre, termine Mme Wilson. Il existe une façon de penser extraordinaire dans cette province selon laquelle on est plus fort quand on travaille ensemble. »

Pour de plus amples renseignements sur le programme De la Ferme à l’école au Nouveau-Brunswick, communiquez avec Kelsey Wilson à l’adresse kelsey@nbfsan-rasanb.ca.

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